Quelques éléments d'économie du numérique

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J.L. Bernaudin Pasc@line

Agence Web (ou Web agency)

Créée de toutes pièces, lors de l’explosion des activités sur le web, ou issue de la diversification soit d’une SSII, soit d’une agence de communication traditionnelle, une agence Web est une société de services qui peut aider ses clients dans des domaines de plus en plus complexes et très diversifiés :

  • La conception technique et graphique de sites web, ainsi que leur ergonomie ;
  • L’ingénierie et la réalisation de ceux-ci ;
  • La réalisation de contenus pour de tels sites (rédactionnel, création multimédia, etc.)
  • Le référencement (via des mots – clés) et l’optimisation de la visibilité de sites Web sur les moteurs de recherche (positionnement),.
  • La conception et la réalisation de campagnes de communication et de marketing sur internet.
  • Des prestations d’externalisation avec l'hébergement de sites Web sur des serveurs mono - clients ou mutualisés.

Consulting - Conseil

Un cabinet de conseil (consulting en anglais) est une entreprise dont les consultants analysent une problématique donnée en utilisant leurs compétences fondées sur leur expérience et les méthodologies développées par le cabinet pour préconiser, en se fondant sur ce diagnostic des recommandations sur les solutions envisageables.

Différents types de conseils sont proposés par des cabinets généralistes ou spécialisés, par exemple :

  • Le conseil en stratégie visant à aider les dirigeants d'entreprises à définir ou faire évoluer leur stratégie d'entreprise.
  • Le conseil en marketing venant assister un service marketing à l'occasion de lancement de produits, ou pour lancer des méthodes innovantes en la matière.
  • Le conseil en management pour optimiser ou réorganiser une fonction de l’entreprise insuffisamment performante, voire en réduire les coûts.
  • Le conseil en technologies numériques permettant de considérer des solutions innovantes ou d’optimiser le fonctionnement d’une direction informatique.

Editeur de logiciels

Un éditeur de logiciels propose des produits industrialisés conçus pour être utilisés dans différents contextes sans qu’il soit nécessaire de modifier le code de programmation pour en personnaliser l’usage.

On trouve parmi ces produits aussi bien tous types de jeux, des outils bureautiques, des systèmes d’industrialisation (conception ou fabrication assistée par ordinateur…) que des progiciels de gestion généraux ou visant une clientèle particulière (PME, professions libérales avec leurs spécificités sectorielles, etc.).

L’édition de logiciels repose sur trois piliers :

  • Un bureau d’étude et des équipes de développement solides, créatives et organisées de manière industrielle ;
  • un marketing robuste assurant à la fois la croissance, nécessairement internationale de nos jours, au travers d’un réseau serré d’équipes commerciales propres, de distributeurs et de partenaires de services, tels que des SSII, assurant au travers de leurs prestations la notoriété des progiciels, constituant une source pour le renouvellement des gammes de produits, tout en préservant la propriété intellectuelle par les outils juridiques appropriés ;
  • une équipe support rôdée aussi bien au dialogue avec des clients pouvant présenter tous les niveaux de maturité qu’à la maintenance préventive ou corrective de plusieurs versions diffusées successivement mais simultanément opérationnelles chez différents clients.

Un éditeur de logiciel réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires par la vente de licences, éventuellement complétée par des services de formation ou de mise en mains.

Externalisation ou outsourcing

La tendance générale constatée en entreprise au cours des dernières décennies est clairement de réduire le coût de fonctions jugées non stratégiques, car ne relevant pas du cœur de métier en les externalisant totalement ou partiellement, dans le pays d’origine ou à l’offshore. Cette approche permet en outre de concentrer les meilleures ressources internes sur le management stratégique de la Direction des Systèmes d’Information.

L'externalisation désigne le transfert de tout ou partie d'une fonction d'une organisation (entreprise ou administration) vers un prestataire externe. Elle constitue une forme sophistiquée de sous-traitance des activités.

Une telle externalisation suppose à la fois :

  • un engagement du prestataire externe après émission d’un appel d’offres sur la base d’un cahier des charges précisant aussi bien les limites de la fourniture technique que la durée prévue, généralement de plusieurs années, et les dispositions prévues en matière de transferts de personnels ;
  • la persistance, de la part de l'entreprise donneuse d'ordre (maître d’ouvrage) d’une définition des résultats à atteindre et sur le pilotage étroit du contrat, sans qu’elle exerce elle-même cette activité externalisée. En particulier, il lui faut se concentrer sur l’assurance qualité, sauf à courir des risques majeurs.

Il est important de prévoir des clauses de retour ou de réversibilité au terme d contrat ou en cas d’exécution insatisfaisante.

Externalisation et délocalisation (offshore) ne sont pas synonymes, puisque le prestataire peut n’utiliser que des ressources locales et qu’une délocalisation n'implique pas nécessairement une externalisation, comme lorsque c'est l'entreprise elle-même qui transfère l'un de ses propres sites.

Fabricants d’équipements (informatique et réseaux)

Figures historiques du monde du numérique, les constructeurs d’ordinateurs et les équipementiers informatiques ou de télécommunications constituent une activité de moins en moins représentée en France et qui n’embauche plus guère. Elle constitue en effet un exemple significatif de ce passage de la vente de produits à celle de services à valeur ajoutée, facilité par le caractère immatériel de la matière première qu’est l’information.

Il en est de même dans le domaine des réseaux et des télécommunications qui passe rapidement de la vente de services d’infrastructure à la commercialisation de services à valeur ajoutée.

Les facteurs technologiques, par l’évolution majeure des réseaux autour d’Internet, achèvent de transformer l’outil de production industriel de ces entreprises et bouleversent l’ensemble des métiers tant techniques que liés, directement ou indirectement, à la relation client.

Une des préoccupations majeures des métiers d’architecture et d’ingénierie des réseaux et plateformes de service, tant pour les professionnels (Business to Business ou B2B) que pour le grand public (Business to Consumer, B2C), est de rendre simples et compréhensibles les services vendus au client, tout en garantissant leur fiabilité et leur sécurité.

Les "usages" deviennent une porte d’entrée systématique, notamment lors de l’élaboration de l’architecture des réseaux. Cette dimension implique de plus en plus souvent la collaboration de disciplines ou de sciences différentes sur un même projet. La qualité des échanges avec d’autres acteurs et fonctions de l’entreprise devient donc fondamentale, les métiers de la gestion de projets complexes acquièrent une importance nouvelle.

Licence d’utilisation d’un logiciel

Le logiciel est une œuvre de l’esprit relevant, sur le plan commercial et juridique, de la propriété intellectuelle.

Une licence de logiciel est un contrat « par lequel le titulaire des droits du logiciel autorise un tiers à poser des gestes qui autrement les enfreindraient.»1.

De ce fait, pour détenir le droit d'usage d’un logiciel, il faut l'autorisation du détenteur des droits de propriété de ce logiciel.

La licence est le contrat par lequel l’éditeur précise les droits qu'il accorde au licencié (installer le logiciel, l'utiliser, faire une copie de sauvegarde) et les conditions de maintenance et de fourniture de nouvelles versions. Utiliser sans licence un logiciel dont on n'est pas l'auteur est un délit violant le droit[1]d'auteur et passible de sanctions pénales, au niveau individuel comme à celui de l’entreprise utilisatrice.

Pour le grand public, l'achat d'un logiciel est en fait l’achat d’une licence, moyennant acceptation du contrat de licence.

Logiciel libre

S’opposant à la notion de logiciel propriétaire, relevant de la propriété intellectuelle d’un éditeur, un logiciel libre voit son utilisation, sa modification et sa diffusion, après duplication, permises, sur le plan technique comme sur le plan juridique, dans une logique de partage entre groupes ou individus.

Un tel logiciel peut lui même être purement et simplement mis à la disposition du public ou faire l’objet d’une licence libre. Celle-ci voit l'auteur renoncer en partie à ses droits autorisant ainsi la modification, la rediffusion ou la réutilisation du logiciel dans des œuvres dérivées, en exigeant souvent en contrepartie que la même licence s’applique aux copies du logiciel et aux œuvres dérivées. Ces concepts fondés sur des partis pris idéologiques de grande ouverture et dits Open Source, ont été développés au départ pour de grands projets scientifiques partagés.

Il ne faut pas confondre le logiciel libre avec les freewares (gratuiciels) qui ne sont souvent ni ouverts, ni libres.

Il convient de ne pas être naïfs, car la gratuité n’exclut pas le profit, notamment en termes de services de formation ou d’aide à la mise en place et à l’usage de tels logiciels.

Société de services - SSII

Le monde du numérique est aujourd’hui articulé entre, d’une part des donneurs d’ordres, "grands comptes" dont ces technologies, pour être stratégiques, ne constituent pas le métier de base et, d’autre part des sous-traitants (Sociétés de Services et d’Ingénierie en Informatique ou SSII) destinés à réguler les importantes fluctuations de la charge liée aux projets et à apporter une expertise technique, jugée soit trop innovante et expérimentale, soit trop résiduelle pour justifier que le donneur d’ordre entretienne en interne les compétences correspondantes.

Qu’il s’agisse de SSII ou de "conseils en technologie" (opérant sur d’autres domaines technologiques en détachant chez leurs clients des personnels techniques de haut niveau), le modèle économique sous-jacent aux entreprises de cette catégorie est identique, seules les modalités contractuelles variant au gré des circonstances autour des deux pôles que sont les interventions en régie – avec une unique obligation de moyens et un devoir de conseil – et celles au forfait – impliquant une obligation de résultats.

L’essentiel des coûts étant constitué de main d’œuvre, la préoccupation permanente – ou l’art de la gestion d’une telle activité – devra être l’ajustement constant des effectifs avec le volume d’activité, afin de limiter au minimum le phénomène des "inter-contrats" ou "rompus" pendant lesquels les collaborateurs sont payés sans que leur activité soit facturée. Encore faut-il ne pas omettre d’entretenir la motivation des équipes. Toutes les sociétés n’ont pas la même politique en la matière – ou, pour certaines, ne se dotent pas des moyens d’une telle politique – mais toutes sont en permanence prises dans l’étau contradictoire de la pression exercée sur les managers d’équipes pour faire croître ou, a minima, maintenir le taux d’activité, dans une logique de profit à court terme, et des principes d’une GPEC (Gestion Prévisionnelle des Effectifs et des Compétences) que tentent de mettre en place, avec plus ou moins de pouvoir coercitif, les DRH plus soucieuses de long terme.