Développer et évaluer les compétences: quelques pistes

De Sciencinfolycee
Révision datée du 27 juillet 2012 à 17:14 par Vthierry (discussion | contributions) (Page créée avec « = Développer et évaluer les compétences: quelques pistes = == Pourquoi parler des compétences ? == Les objectifs de l’enseignement ISN, tels que définis dans le ... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher

Développer et évaluer les compétences: quelques pistes

Pourquoi parler des compétences ?

Les objectifs de l’enseignement ISN, tels que définis dans le programme, sont le plus clairement cernés quand on les exprime en termes de compétences : analyser, réaliser, collaborer, communiquer, etc. Les savoirs et savoir-faire sous-jacents se rattachent à ces diverses compétences et, à ce niveau, ne sont pas critiques : l’essentiel est que les élèves, à l’issue de l’année de formation, soient capables de résoudre des problèmes simples s’exprimant en termes de données ou de systèmes numériques, en un mot : aient acquis des compétences. Il est donc attendu que les élèves développent leurs compétences tout au long de l’année.

La grille de compétences

L’évaluation de la progression des élèves en ISN correspond essentiellement à une évaluation des compétences, selon une grille publiée au BOEN «Voir ici : http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=57489 et là : http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=59864» et qui s’impose aussi bien pour le remplissage du livret scolaire que pour l’évaluation de l’épreuve comptant pour le baccalauréat. Au-delà de ces évaluations ayant un caractère contraint, il est intéressant de se servir de la grille pour effectuer un suivi des acquisitions de compétences par les élèves.

Cette grille est basée sur cinq grandes compétences :

C1 : Décrire et expliquer une situation, un système ou un programme

C2 : Concevoir et réaliser une solution informatique en réponse à un problème

C3 : Collaborer efficacement au sein d’une équipe dans le cadre d’un projet

C4 : Communiquer à l’écrit et à l’oral

C5 : Faire un usage responsable des sciences du numérique en ayant conscience des problèmes sociétaux induits

Ces compétences sont associées à des capacités correspondant à des démarches plus spécifiques dans des contextes particuliers, dont l’observation permet de juger du niveau de maîtrise atteint par l’élève relativement à chacune des compétences C1 à C5. Les ressources pédagogiques associées à ce document comportent toutes une indication des compétences mises en jeu et des capacités qui permettent de repérer ces compétences en situation ; en s’appuyant sur les scénarios proposés (et en les adaptant), le professeur pourra disposer d’éléments d’évalua­tions assez précis.

La compétence C5 est un peu différente des autres, s’agissant d’un « savoir-être » plus que d’un « savoir-faire ». En tant que telle, on ne peut l’évaluer convenablement lors d’une épreuve ponctuelle ; c’est pourquoi son évaluation a été spécifiée dans le livret scolaire mais non dans la grille destinée à l’épreuve d’examen.

Comment noter les élèves ?

Pour diverses raisons (bulletins trimestriels, remplissage du dossier APB), il sera nécessaire de noter les élèves en cours de formation, notation qui va davantage s’attacher aux productions des élèves qu’à l’acquisition (en cours) des compétences fondamentales dont l’évaluation finale sera effectuée lors de l’épreuve. On peut à cet effet envisager des situations de type « contrôle en temps limité », avec quelques limites et une certaine prudence toutefois. Quatre types de situations permettent effectivement de noter les productions et performances des élèves.

Les devoirs en temps limité, sur feuille et sans autre support

Ce type de devoir se prête surtout à l’évaluation de la partie algorithmique du programme, les questions posées consistant essentiellement à concevoir un (court) algorithme en réponse à un problème donné, ou à analyser le fonctionnement ou les effets d’un algorithme fourni (en pseudo-code), ou encore de compléter une partie d'un al­gorithme que l'on aura laissée vierge.

On peut dans ce cas noter d’après un barème (question par question) ; ce type de devoir met essentiellement en jeu les compétences C1 et C2 mais, habilement formulé, peut faire intervenir la compétence C4.

Les épreuves pratiques en temps limité, sur machines

Il s’agit là de proposer aux élèves de venir à bout de tâches contraintes et précises comme la programmation d’un algorithme, la création d’une page web répondant à un certain nombre de spécifications, etc. Les compétences C2 et C4 sont ici impliquées.

De l’avis de la plupart des professeurs ayant tenté d’organiser ce type d’épreuve, les « effets secondaires » (et in­désirables) sont assez importants : stress des élèves, valorisation de la vitesse au détriment d’une approche ré­flexive, forte dépendance vis-à-vis des erreurs minimes et importance attribuée à la correction syntaxique parfois au détriment des questions de qualité d’interface, etc.

Les travaux pratiques de programmation et de développement, en temps libre et les mini-projets

Ces situations conduisent les élèves à réaliser, dans un laps de temps variable, une production informatique dont la qualité est à évaluer. On ne saurait se contenter d’une évaluation binaire du type « le programme fonctionne/ ne fonctionne pas ». La grille d’analyse suivante, initialement conçue pour l’évaluation de programmes interac­tifs et de pages web dynamiques, peut être utile dans ce but moyennant une forte adaptation aux conditions péda­gogiques imposées par la classe, la période, les choix de l’enseignant etc.

Respect des standards (C2) :

  • Code-source : les indentations sont-elles correctes, les variables ont-elles des noms explicites ?Des commentaires précisent-ils le but visé ?
  • Page web : les en-têtes précisent-ils la nature et la fonction de la page ainsi que le public visé ?

Correction (C2) :

  • Le programme fonctionne-t-il toujours (pour toutes sortes de données), quelquefois ou jamais ?
  • La page web est-elle acceptée par le validateur W3C ?

Qualité de la programmation (C2) :

  • Est-ce que le projet/la page utilise bien (élégamment) les particularités du langage ?

Efficacité (C2) :

  • Le code est-il rapide à l’exécution ?
  • Le message véhiculé par la page est-il clair et compréhensible ?

Interface utilisateur (C4) :

  • Est-elle claire et facile à gérer ?
  • Les zones de contrôle (cliquables) sont-elles bien marquées et séparées ?
  • Les entrées au clavier sont-elles bien interprétées ?

Collaboration (C3) :

  • Qualité de l’interaction en équipe : l’équipe a-t-elle œuvré avec des rôles bien définis, dans le temps im­parti ?

Design (C4) :

  • Les affichages sont-ils corrects, disposés de manière logique, sans équivoque possible ?
  • Les éléments visuels ont-ils fait l’objet d’une recherche plus ou moins originale ?

Les exposés menés face à la classe

Il s’agit là pour les élèves, seuls ou en petits groupes, de mener une recherche documentaire et une réflexion sur un sujet donné avant d’en présenter les grandes lignes, problématiques et éléments saillants face à la classe. Les compétences C4 et C5 sont évidemment mises en jeu, la compétence C3 l’étant si l’exposé est préparé et réalisé à plusieurs.

Auteurs

  • Robert Cabane, IGEN
  • Eric Garnier, Loïc Le Gouzouguec, Gilles Ollivier, IA-IPR